Avril 2014

Les journées et les nuits étaient longues quand on était un membre de l’Ordre de la Sphère Céleste et plus particulièrement quand on en était un qui bossait pour maintenir le lien fragile entre l’Ordre et les vampires. Les chasseurs aussi, mais eux il pouvait les voir en plein jour, contrairement à leurs homologues vampiriques. Alors quand Hua Feng réussissait à rejoindre son petit goshiwon, il ne se plaignait pas et était même plutôt soulagé. La petitesse de l’endroit ne lui posait pas de problème. Il ne faisait pas grand-chose de plus que dormir ici de toute façon et n’y passait que peu de temps. C’était donc signe de repos pour lui et c’était amplement suffisant. Son arrivée à Séoul était encore récente. En quelques mois, il avait déjà commencé à se faire un nom. D’une assez bonne façon, croyait-il et il comptait faire en sorte que ça reste ainsi. Mais il avait encore du mal avec la langue et la culture parfois, alors il était rapidement épuisé par les contacts avec les autres.

Cette nuit ne faisait pas exception. Il était près de 3h du matin. Presque la sortie des bars pour tout le monde. Ils allaient fermer, sauf ceux qui accueillaient majoritairement des vampires. Mais dans très peu de temps, ceux-ci allaient aussi rentrer chez eux avant que les premiers rayons de soleil ne leur soient fatals. Et lui comptait aller prendre une douche bien méritée avant de se mettre au lit et de dormir le plus d’heures possibles. Alors dans sa toute petite chambre, le grand homme commence par rassembler ce dont il aurait besoin pour ce faire. Une trousse de toilette contenant tout le nécessaire, un simple bas de pyjama, amplement suffisant à cette époque de l’année, de quoi se raser après la trop longue journée… Il vire son t-shirt, puis ses chaussettes, histoire de ne pas en amener plus que nécessaire dans la salle de bain commune. Puis, il se détourne pour ouvrir la porte… et tombe nez à nez avec une chasseuse en devenir.

Il en reste tout bête l’espace d’un instant. Hye Won et lui s’étaient rencontrés dans l’arrondissement sordide de Séoul, Geumcheon. Ça faisait quelques mois de ça. Elle voulait se faire les dents au Bakjwi. Il avait réussi à l’en empêcher. Ça avait été compliqué. Quand cette fille avait une idée dans la tête, elle ne l’avait pas ailleurs. C’était quelque chose qu’il aimait bien chez les femmes et chez ces hommes qui lui faisaient de l’œil, en fait. Mais il préférait qu’ils n’y associent pas des envies de meurtres ! Ils s’étaient revus plusieurs fois depuis. Elle croyait qu’il était un chasseur. Il ne l’avait pour le moment pas démenti. En fait, ce n’était pas entièrement clair si elle le croyait chasseur ou pas. Mais il le pensait parce qu’elle ne semblait pas encore bien au courant des activités de l’Ordre… Ce n’est pas cette nuit qu’ils auraient cette conversation…

« Hye Won… qu’est-ce que tu fais ici ? Tout va bien ? », demande-t-il, son regard sévère la scannant de la tête aux pieds comme s’il craignait y trouver une quelconque blessure. Mais tout ce qui détonnait d’ordinaire, mis à part sa présence ici, c’était son état général. Son comportement. Elle semblait… différente. Et soudainement, arquant les sourcils, Hua Feng réalise : « Tu as bu ? »

Il lui avait bien donné cette adresse. Il ne le faisait jamais. C’était au cas où elle avait des ennuis… Il fallait croire qu’il avait été faible devant ces beaux yeux fardés… Un homme ne pouvait pas n’avoir que des forces, hein ! Mais là, il a un petit soupir. Qu’est-ce qu’il était supposé faire ?

« Pourquoi est-ce que tu es venue jusqu’ici ? C’était en cas d’urgence. Tu ne sembles pas avoir besoin de moi… », commence-t-il lentement, son regard en revenant aux jolis yeux de biche de la demoiselle. Elle était vraiment belle. Et elle le savait. Ce genre de personnalité, ça allait un jour signer sa mort ! D’ailleurs, Hua Feng finit par se pousser juste assez pour lui laisser un petit espace pour rentrer dans sa chambre. « Bon, tant qu’à être là… Mais j’allais prendre une douche et dormir un peu, alors pas trop longtemps… »

Sur le ton de l’homme qui sait que de toute façon, c’est la dame qui choisit quand elle arrive et quand elle part !

Interdit ? Qu’est-ce qui était interdit ? Venir jusqu’ici… ou que ça n’aille pas bien ? Hua Feng ne donnait peut-être pas l’air d’être l’homme le plus attentif du monde aux sentiments des autres, mais il était beaucoup plus observateur et perspicace qu’on voulait bien le lui rendre. Il avait remarqué à quel point pour Hye Won, tout devait être parfait. Rien de moins n’était acceptable. Il se demandait bien pourquoi elle revenait constamment vers lui, qui ne cherchait pas toutes les perfections possibles. Peut-être dû à la façon minutieuse dont il accomplissait les tâches qui lui étaient confiées, quelles qu’elles soient. Allez savoir… Ou peut-être parlait-elle de l’alcool qu’elle avait ingurgité. Probablement, même, après y avoir bien pensé. Alors finalement, il se contente de hausser brièvement ses épaules massives. Non, ce n’était pas interdit. Mais c’était rudement surprenant venant de Hye Won.

« Non. Ce n’est pas interdit. », lui concède l’homme, son regard grave posé sur la jeune femme. « Mais c’est surprenant. »

Ça arrivait à tout le monde, probablement. Mais Hye Won ne semblait pas être dans son état habituel, alcool mis à part. Quant à ne pas être aussi perspicace qu’elle l’eût cru, Hua Feng voulait bien le croire. Il n’avait pas encore la bible permettant de décrypter l’être humain. Il aurait pu dire « les femmes » pour être bien misogyne, mais il savait que c’était plus complexe que ça.

« Peut-être m’en demande-tu un peu trop. », fait-il remarquer, sans animosité aucune néanmoins. Parce qu’il ne comptait pas non plus le lui reprocher. Elle n’avait peut-être pas remarqué. Ou peut-être que si. Peu importe. Il n’était pas aussi susceptible que ça… « Je ne devinerai pas tes états d’âme. Mais je peux les écouter en silence si tu as besoin d’en parler. »

C’était une promesse et Hua Feng tenait toujours ses promesses. Il ne savait toutefois pas pourquoi l’âme de cette fille appelait autant la sienne. Il craignait que ce soit un jeu dangereux. Il n’avait certainement pas envie de s’en priver tout en sachant que ce serait plus sage. En tout cas, il ne la laisse pas encore sortir même si elle semble sur le point de bouder son goshiwon. Il referme plutôt la porte… et attrape à nouveau son t-shirt. La douche attendrait et le vêtement allait être à nouveau enfilé, maintenant qu’elle était là.

« Si tu as besoin de moi… », commence-t-il sans finir sa phrase. C’était donc qu’elle était peut-être au bon endroit au bon moment, n’est-ce pas ? Inutile de se mettre en colère, toute aussi éclatante soit-elle enveloppée de sa hargne et de sa rage. Hua Feng navigue sans trop de difficulté dans la pièce minuscule, déjà habitué à son nouvel espace de vie. Il se pose juste devant elle, baissant la tête pour voir son joli minois un peu boudeur, à ce qu’il lui semble. Il préférait quand elle se faisait chatte, malgré tout. « Si tu es prêt à admettre que c’est le cas, peut-être bien que je peux faire quelque chose pour toi. »

Mais quoi donc ? Les besoins d’Hye Won pouvaient être drôlement difficiles à comprendre, voire à définir. Parfois, il se demandait si elle-même savait vraiment ce qu’elle voulait ou si elle ne continuait pas plutôt à se programmer automatiquement sur ce qu’on lui avait enseigné à être plusieurs années plus tôt… Oh, il ne connaissait pas assez son histoire pour pouvoir en jurer. Mais il pouvait la deviner un peu…

Bien sûr. Elle n’avait besoin de personne. Ou du moins, c’est ce dont elle essayait de se convaincre. Hua Feng lui-même avait eu du mal à comprendre que tout aussi solitaire il soit, il avait parfois besoin de certaines personnes autour de lui. Ses collègues de l’Ordre pour une mission plus périlleuse. Sa mentor, qui lui manquait encore atrocement. La fille de celle-ci, qu’il aurait aimé ramener sur le droit chemin… De toute évidence, il y avait des gens importants dans sa vie. Plus qu’il ne voulait leur donner crédit, mais au moins l’admettait-il. Et Hye Won ? Serait-elle prête à l’admettre un jour ? Pas ce soir, semble-t-il.

« Alors ce soir, n’aie besoin de personne avec moi. », déclare-t-il gravement, son regard encré dans celui de la jeune femme. Quant à son statut de femme, il fait remarquer : « Je te parle d’humain à humain. Pas d’homme à femme. »

Certes, il avait envie de lui parler d’homme à femme, à l’avoir si près de lui, si forte et si faible tout à la fois. Impétueusement vulnérable. Mais il ne la diminuait pas. Et s’il l’avait fait, il ne l’aurait pas fait parce qu’elle était une femme.

« Mon mentor était une femme. », explique-t-il brièvement. Il parlait de l’Ordre, évidemment. Le comprendrait-elle ? Peu importe. « Il n’y avait pas meilleur mentor qu’elle. Hommes et femmes confondus. »

Il n’était pas misogyne, non. Il aurait aimé lui expliquer aussi qu’on pouvait avoir besoin de quelqu’un sans en dépendre. Que ce besoin pouvait être provisoire. Mais il n’en a pas le temps. Elle déclare le détester. Puis le si joli visage en cœur s’approche du siens, grâce à une petite poussée du bout des pieds de toute évidence. Leurs lèvres se rejoignent. Hua Feng ne se surprend qu’à moitié. Peut-être qu’il l’avait déjà attendu, ce baiser-là, ce soir même. Ses grandes mains rejoignent fermement les hanches en sablier de la jeune femme alors qu’elle ne se gêne pas pour approfondir le baiser. Elle lui échappe toutefois trop rapidement pour qu’il en ait lui-même pris le contrôle et il grogne peut-être un peu, sous cape. Mais il ne la retient pas. Pour le moment, du moins.

La demoiselle tente de changer de sujet. Hua Feng en a un petit sourire amusé, très bref, mais qui avait bel et bien décoré un instant son visage souvent trop grave.

« Parce que je n’ai pas besoin de plus grand. », assure-t-il simplement, le sujet ne l’intéressant soudainement plus autant qu’il l’aurait peut-être fait un peu plus tôt. Ou non, en fait. Son goshiwon n’était pas vraiment intéressant tout court. Les excuses, par contre, elles le surprennent entièrement. Il ne s’était pas attendu à ça. Pas venant d’elle. La question qui suit le touche, mais il ne fait que répondre sommairement : « Oui. Je vais bien. »

Il s’approche à nouveau. Cette fois, elle est coincée contre le bureau, mais il n’en doute pas : si elle n’avait pas envie de ça entre eux, elle allait le repousser assez violemment pour qu’il comprenne du premier coup. Elle avait du caractère. Elle lui plaisait pour ça. Et en quelque part, il savait aussi qu’elle allait le pousser à sa perte comme ça. Mais cette nuit, Hua Feng se montre plus spontané qu’à l’habitude, peut-être malheureusement pour lui. Il l’attire à nouveau contre lui. Glisse un instant son nez dans ses cheveux. Puis, il se penche pour venir, cette fois, chercher un baiser dont il assume lui-même le contrôle. C’est bon et doux et il réalise à quel point il est seul…

« Nous n’irons pas beaucoup plus loin parce que tu as bu. », explique-t-il en un souffle contre ses jolies lèvres rosées. D’ailleurs, il l’attire finalement contre lui pour l’envelopper d’une étreinte. Son regard se pose sur le mur en face de lui sans le voir. « Mais si tu veux rester ici cette nuit, tu y es invitée. »

Elle allait peut-être se raconter et il allait l’écouter. Ou elle allait se taire et il se tairait aussi…

Hua Feng baisse la tête lorsque Hye Won se libère un peu de son étreinte et que la voix féminine revient jusqu’à ses oreilles. Son mentor ? Ils allaient vraiment parler de ça maintenant ? C’était un sujet délicat pour Hua Feng… Il prend un peu de temps pour réfléchir à la réponse qu’il lui ferait, parce qu’il ne voulait pas entacher sa mémoire en utilisant les mauvais mots. Puisque pendant ce temps, la Coréenne s’éloigne encore un peu de lui, il la relâche complètement et va s’asseoir sur son lit. Il n’y avait pas vraiment d’autre endroit pour s’asseoir ici, de toute façon. Et il ne comptait pas la forcer à garder une certaine proximité avec lui. Pas comme ça. Il n’était pas un crétin mal élevé…!

« Elle était… très douce. Avec son petit caractère, par contre. Il ne fallait pas pousser trop loin, sinon elle mettait rapidement des limites très claires. Elle était très courageuse et elle ne reculait devant rien pour servir l’Ordre et ce en quoi elle croyait. », explique-t-il soudainement, se perdant un peu dans ses souvenirs. C’était étrange d’en parler. Il n’abordait jamais le sujet. Même avec la fille de sa mentor, il n’en avait pas beaucoup reparlé depuis son décès… « Elle m’a recueilli quand j’avais cinq ans. J’étais à la rue et je n’avais pas d’avenir. Elle m’en a donné un. Je lui dois beaucoup. »

Il lui serait redevable toute sa vie. Peut-être aurait-il dû le montrer davantage en s’occupant un peu mieux de sa fille plutôt que de lui laisser toute cette latitude qu’elle avait utilisé à mauvais escient, à son avis. Mais comment être sûr que son avis était le bon ?

« Elle ne m’a pas tout appris. Le wushu, par exemple, c’est un maître de cet art qui me l’a appris. Mais elle n’était jamais loin et elle me guidait quand j’en avais besoin. », explique-t-il doucement. Son regard en revient finalement à Hye Won. Il avait peut-être perdu sa mère. Jamais connu son père. Mais il réalisait qu’il avait quand même eu de la chance. « Qui a été ton maître, toi ? »

Il sentait que ça pouvait potentiellement être une question délicate, mais parfois, ça faisait du bien d’en parler. À voir quelle voie Hye Won allait choisir. Lui n’était fermé à aucune. Elle accepte néanmoins de rester. C’est déjà un pas dans la bonne direction. Du moins dans celle que Hua Feng voulait suivre. Il tend simplement le bras pour ouvrir la porte du petit frigo caché sous le bureau, en sortant une bouteille d’eau qu’il tend à la Coréenne.

« Dis-moi à quelle heure tu dois te lever et je te réveillerai. », promet-t-il. Son regard glisse sur la silhouette menue, mais féminine et mature. Hye Won était une belle femme. Elle le savait. Elle en jouait. Mais étrangement, il lui semblait que ce soir, elle en jouait beaucoup moins. « Tu aimerais essayer ? Toi et moi. »

Il était toujours plutôt direct. Et il n’aimait pas rester dans le flou, surtout pour ce genre de choses. La vie était déjà assez incertaine comme ça… Hua Feng n’osait plus aller vers elle, mais l’envie ne manquait pas. Avancer vers Hye Won, c’était toujours compliqué. Comme quand on essayait d’approcher un petit animal sauvage et nerveux. Ça demandait de la patience. De la douceur. De la lenteur.

« Je devrais quand même aller prendre une douche. », fait-il soudainement remarquer. C’est ce qu’il comptait faire à la base… « Tu seras encore ici après ? »

Le contraire ne l’aurait pas étonné, mais lui aurait déplût le cas présent.

Après un peu de tendresse encore assez inattendue entre eux, Hye Won se confie. Peut-être que c’est tout aussi inattendu, sinon plus. Mais Hue Feng ne dit rien, écoutant religieusement la Coréenne. Il n’était vraiment pas doué pour donner des conseils. Voire même parler tout court pendant ce genre de moments. Mais il pouvait écouter attentivement, silencieusement. C’était parfois mieux comme ça… non ? Hye Won semblait être le genre de personne qui pouvait se refermer comme une huître au moindre mot de travers. De toute évidence, le père de Hye Won avait eu une grosse influence dans sa vie. Pas juste un père. Un mentor aussi. Mais pas le genre dont on veut suivre l’exemple, vu l’amertume qui se décèle dans chacune des paroles de la jeune femme. Ça avait dû être compliqué et ça expliquait sûrement son caractère à présent… même si après tout, on était maître de sa propre personne en vieillissant. Ça ne pouvait donc pas être une excuse pour tout…

Hue Feng l’observe un moment en silence alors qu’elle lui assure être la meilleure escrimeuse du pays. C’était impressionnant… et il prenait cette information pour ce qu’elle était : une preuve qu’il ne fallait pas la sous-estimer. Puis, un aveu. Celui de la mort de l’homme qu’elle méprisait peut-être tout en l’aimant parce qu’il restait son père, n’est-ce pas…?

« Désolé pour cette perte. », commente-t-il sobrement, mais aussi poliment, en baissant légèrement la tête pour marquer son respect. Peut-être que ça allait la mettre en colère. Ou pas. Elle semblait un peu prise dans ses pensées. Lentement, Hua Feng se relève. Il avait posé une question, mais il n’en a pas immédiatement la réponse. Elle semble un peu stupéfaite. Était-il allé trop loin ? Pourtant, elle répond finalement par la positive. Elle allait rester… et ils étaient un tout à partir de ce soir. C’était particuliers. Il regrettait peut-être dès qu’il avait posé la question. Elle regrettait peut-être dès qu’elle avait répondu par l’affirmative. Et en même temps, il n’y avait pas que du regret, n’est-ce pas ? « Alors je vais aller à la douche. Et je reviens. »

Il hésite. Puis finalement, il passe doucement un bras autour des épaules de Hye Won pour l’attirer contre lui. Ses cheveux viennent lui chatouiller le nez quelques secondes alors qu’il penche la tête. Il ne dit rien. Il n’y avait plus rien à dire pour le moment. Il était juste heureux qu’elle reste un peu, finalement. Pour la nuit. En tout bien, tout honneur, parce qu’elle avait bu. Du moins, il essayait encore de se convaincre que c’est ainsi que les choses se passeraient. Finalement, il la relâche et prend à nouveau ses effets personnels de bain. Il quitte le goshiwon tout en réalisant qu’il ne savait pas si elle serait encore auprès de lui quand il allait revenir, dans la petite pièce. Commencer une relation qui n’était pas basée sur la confiance, c’était peut-être la pire idée qu’il avait eue…

« Tu es un idiot, Xiao Hua Feng… »

Ça n’avait été qu’un murmure alors qu’il poussait la porte de la salle de bain commune. Oui. Il était un idiot. Et pourtant, il avait mille occasions de tourner les talons, mais il ne le faisait pas…